Date de 1ère publication : 1er septembre 2017
Date de révision : 10 avril 2021

🍯 Le miel, la cire d’abeille, le propolis, la gelée royale… Tous sont à la mode. Trop à la mode.

C’est vrai, tous les produits issus de l’ingénieux travail des abeilles possèdent de nombreuses vertus. Au point que leur consommation a littéralement explosé ! Et dans le même temps, la production réelle des abeilles a diminué : mortalité des abeilles, trop de pesticides, pas assez de fleurs ni de champs…

Le marché mondial du miel est un vrai paradoxe. La productivité des ruches baisse (ça tout le monde le sait ou presque : mortalité des abeilles liés aux pesticides, prédateurs comme le frelon asiatique, parasite comme le varois…). Pourtant, en une année, quand le nombre de ruches augmente de 13%, les exportations des pays « producteurs » augmentent de 196% !

Alors comment est-il possible de trouver toujours plus de miel ? Grâce au faux miel ! Miel dilué à l’eau, ajout de sucre, miel importé puis reconditionné… Autrement dit, une entreprise française peut importer du miel de Chine et le revendre en France ou à l’exportation avec un étiquetage français. 30% des miels « premier prix » testés par UFC-Que Choisir étaient frelatés avec l’ajout de sirop de sucre.

abeille miel

⚠️ Le terme miel n’est pas protégé donc la créativité est sans limite !

Alors comment bien choisir son miel ?  🔎 En regardant les étiquettes avec vigilance

  • Miel récolté et mis en pot par l’apiculteur/apicultrice suivi de ses coordonnées : c’est le seul miel 100% garanti artisanal, surtout si tu l’achètes en direct
miel artisanal

Toutes les autres mentions, et particulièrement celles vendues en grandes surfaces (bio ou pas) sont trop floues pour assurer la qualité artisanale et la traçabilité des additifs :

  • Miel « 100% » acacia » : appellation plutôt trompeuse car impossible de garantir précisément quelle variété de fleurs a été butinées par les abeilles. Au mieux, l’apiculteur installe ses ruches près des acacias en espérant que les abeilles en profitent pleinement 😉
  • Miel bio : là encore, difficile d’être certain à 100% des fleurs butinées par les abeilles… et il est toujours possible d’y d’ajouter eau et sucre bios
  • Miel « hors UE / hors CE » : dans 80% des cas, ce miel est originaire de Chine. Où les normes antibiotiques sont beaucoup moins strictes que les nôtres… sans parler des additifs
  • Miel « origine UE ou CE » : c’est souvent un mélange de miels issus de différents pays de l’Union Européenne
  • Miel de la région avec précisé « origine UE ou CE » : même avec la mention d’une région Française, c’est sûrement un mélange de miels de plusieurs pays Européens
  • Miel récolté par l’apiculteur Bidule, mis en pot par l’entreprise Machin : l’apiculteur a vendu son miel a une entreprise qui s’est chargée de l’extraire et de le conditionner. Là encore, rien n’empêche les mélanges ni les ajouts d’eau ou de sucre

En un mot, au rayon du supermarché, il est quasi impossible de trouver du « vrai » miel artisanal avec une traçabilité parfaite. Le mieux est encore de trouver un apiculteur local ou une filière de vente en direct.
La quantité et le goût du miel seront alors dépendants de la météo et du climat. Par exemple, notre famille se fournit chez un apiculteur local grâce à notre AMAP. Mais parfois, les années de maigre production (météo, ruche en stress, etc), il limite la vente à quelques pots par famille.

Depuis, je raisonne ma consommation de miel pour éviter de compléter mes achats avec du miel de supermarché. Bye bye la crème, le shampooing, les gâteaux industriels, les desserts lactées au miel ! J’adapte ma consommation à ce que la nature donne, tout comme pour les récoltes du potager. Je limite ainsi mon impact sur cette demande effrénée de miel et les dérives associées.

Consommer moins mais consommer mieux. Et les abeilles nous disent merci ! 😊🐝🙏

C.

À lire également :
- "A l’Opéra de Paris, les abeilles ont livré leur miel "
- Le Rucher des Allards - Les sorties de la renarde

Sources
Wikipedia : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Miel
Le Figaro : "Le miel : une demande colossale... et une offre qui n'arrive pas à suivre